Dien Bien Phu Memorial

15 mars 1954

Nuit du 14 au 15 mars

Les positions françaises du 13 au 15 mars 1954 et les premiers assauts viêt minh (Wikipedia).

18 h 20

Coucher de soleil.

18 h 40

Préparation d’artillerie commence sur GABRIELLE, le PC GONO et la zone d’artillerie.

19 h 00

Déclenchement de notre CPO, GABRIELLE signale tirs ennemis intenses, mise en place en cours.

L’attaque sur GABRIELLE débouche.

19 h 30

Le dernier criquet prend feu.

19 h 45

À la tombée de la nuit, le pilonnage s’intensifie, aux canons et mortiers lourds s’ajoutent des mortiers légers et des mitrailleuses lourdes, bientôt rejoints par des pièces de DCA.

20 h 00

Ses pièces de mortier enterrés, le 5e BPVN commence à prendre part à la bataille de GABRIELLE.

Au PC du GONO, le lieutenant MOISSINAC dîne lorsqu’un obus court retard frappe l’abri dans lequel il se trouve. Il se retrouve enterré. Un infirmier bande sa tête et sa main puis son pied dont le gros orteil est fracturé.

GABRIELLE : Les abris d’armes lourdes des défenses Nord et Nord -Est de la 4ème Cie  s’effondrent.

Les 1re et 4e compagnie du 5/7 RTA signalent les vagues d’assaut viets en visuel, le pilonnage détruit un par un les blockhaus de la 4e compagnie et son PC.

Premier assaut : GIAP lance sa division d’élite, la 308, à l’assaut de GABRIELLE, rebaptisée par les Viets « Doc Lap », (indépendance). Les Bo doïs progressent vite, certains que les tirailleurs ont été écrasés par le matraquage de l’artillerie.

Les tirailleurs sont à leurs poste, un Dakota « luciole » éclaire le terrain, au dernier moment les tirailleurs ouvrent le feu, causant de larges brèches dans les rangs viets. L’artillerie du GONO se met de la partie, écrasant et décimant un peu plus les rangs de la 308.

20 h 30

L’attaque se poursuit : Plus de liaison avec le DLO avec GABRIELLE Message de GABRIELLE signale pertes très lourdes de part et d’autre. Très forte contre batterie VM.

21 h 00

Éliane 4 : Repérés par l’artillerie le 5ème BPVN a 3 pièces de mortier détruites par coup au but.

GABRIELLE : au milieu de explosions les Viets s’infiltrent dans les positions  et sont abattus par les tirailleurs. Toute notre artillerie tire.

L’artillerie viet se concentre sur nos positions d’artillerie, laissant le champ libre à l’infanterie.

2 pièces de 81 mm du bataillon sont détruites ; les derniers 120 mm du 5e REI continuent le tir.

22 h 00

GABRIELLE : l’abri PC de la 4e Cie est détruit. Une première infiltration VM est signalée dans nos défenses (secteur du sergent-chef HILDE).

L’attaque est repoussée une première fois.

Au PC du commandant DE MECQUENEM, les rapports arrivent : le nord de sa position est en difficulté, le commandant dépêche alors des groupes d’assaut équipés de lance flammes pour dégager ses unités. La manœuvre réussit et les Viets commencent à reculer. Aux ordres de l’adjudant LOBUT. Les deux sections de réserve (1 section Thaï + un groupe de la 2e Cie) sont engagées commandées par deux sous-officiers. Ces deux sections se distinguent par leur ardeur au combat. Elles parviennent à la 4e Cie et rétablissent l’intégrité de la défense dans des conditions médiocres.

DE MECQUENEM rend compte : position intacte. Il remet de l’ordre dans les unités. Le réseau transmission fonctionne normalement entre les unités et e PC ainsi que vers les autorités supérieures.

Repli de la 1re vague d’assaut VM sur sa base d’assaut.

23 h 30

Attaque VM stoppée, le calme revient.

Minuit

GABRIELLE : Les Viets parvenus à 10 m des tranchées de la 4 se replient suivis par nos tirs de 105. Dernières réserves engagées. Les tirs de 105 et de 155 français sont dévastateurs. Les tirs d’artillerie amie sont répartis entre des tirs CPO au nord et à l’est, des tirs de contre préparation sur les bases de départ et les bases de feux, et des tirs d’arrêts dans les proportions suivantes : ¼ CPO – ¼ contre préparation – ½ tirs d’arrêts.

2 C-47 tentent un aller-retour de nuit pour récupérer des blessés mais ne peuvent se poser à cause des bombardements et de la DCA.

Il est tiré plus de 6 000 obus sur les défenses de GABRIELLE.

1 obus de 105 éclate dans une sape du centre médico-chirurgical : 9 morts. Un autre obus touche la salle radio.

01 h 35

La Gonio indicatif CASTOR GONIO dépannée par le CTA 814 est de nouveau fonctionnelle et reprend ses guidages pour les avions.

GABRIELLE : nuit du 14 au 15 mars 1954.

 

Implantations sur GABRIELLE.

02 h 30

Interruption de tir des Viets sur GABRIELLE.

On profite de l’accalmie pour ravitailler, pour manger, pour renforcer, réarmer.

Situation : Pertes légères aux 1re, 2e, 3e Cies. Pertes assez lourdes à la 4e Cie.

L’unique élément de réserve a été engagé. L’éclairage du Luciole est permanent et très efficace.

Le chef de bataillon prévient les unités que des assauts très violents sont à prévoir en fin de nuit. Le ravitaillement en munitions pour toutes les unités s’effectue dans des conditions normales.

Le chef de bataillon demande à l’artillerie par l’intermédiaire du DLO l’entretien des CPO nord et est et fait effectuer un matraquage des organisations VM en 953-703.

2 autre mortiers de 120 sont détruits par des canons sans recul.

Les Viets reculent et les tirs d’artillerie cessent, GIAP a ordonné à la 308 de se replier devant les pertes subies.

Le commandant DE MECQUENEM sait qu’il ne s’agit là que d’un sursis, il fait le bilan de sa position, ses 2e et 3e compagnies n’ont que des pertes légères, au nord en revanche la 1re et la 4e compagnie enregistrent des pertes assez lourdes, il n’y a plus de réserves et 2 mortiers de 81 sont détruits.

Le commandant du V/7 RTA demande des tirs de contre préparation. Ceux-ci sont très efficace sur l’arrivée des renforts qu’ils retardent.

Giap est également décidé, il remplace la 308 par la 312, 10 000 nouveaux bo-doïs se préparent à monter à l’attaque.

Le 5e BPVN malgré l’épuisement du parachutage et les pertes est envoyé en contre-attaque.

03 h 00 à 04 h 00

8 B-26 bombardent.

03 h 30

Reprise des bombardements sur GABRIELLE avec une violence considérablement accrue.

2 nouvelles batteries de 105 mm se dévoilent au nord-est (RP 41 bis). GIAP a renforcé ses batteries, utilisant des obus à retard. Les 75 mm de montagne interviennent. Les tirs d’artillerie arrivent du Nord de l’est et de l’ouest.

L’attaque reprend violemment sur GABRIELLE – Tentative de pénétration dans ÉLIANE et DOMINIQUE.

CLAUDINE DOMNIQUEISABELLE fortement harcelés.

Les Viets sont dans les barbelés. Reprise de l’attaque après renforcements.

04 h 00

Reprise de l’assaut sur le nord et l’est : les Viets s’infiltrent entre la 1re et la 4e Cie jusqu’à la deuxième ligne de défense. Les dernières pièces de 120 et 81 sont détruites par coups au but. Après la destruction de tous les mortiers, des blockhaus et des tranchées, la défense devient difficile, malgré l’aide de l’artillerie du GONO qui se montre plus efficace que pour BÉATRICE.

Le régiment 165 au sud-est pousse son boyau d’approche au bord des barbelés

Deux axes d’attaque se développent simultanément.

Le régiment 88 s’enfonce lentement dans les défenses entre la 4e Cie et la 1re Cie.

Le régiment 165 ouvre de brèches dans les réseaux barbelés puis attaque les tranchées de la 3e Cie.

La 4e Cie est enfoncée des renforts sont pris sur le Sud pour renforcer.

Les troupes sont à 8 contre 1.

Toutes les troupes sont envoyées pour renforcer même les personnels restant des mortiers Le bombardement ne s’arrêtera que lorsque les BoDoïs déboucherons.

Le capitaine adjudant-major reçoit du chef de bataillon l’ordre de coordonner sur place l’action de la 1re Cie, des personnels des mortiers de 81 mm et de la 4e Cie en vue de rétablir une défense nord-est du PA. Les éléments disponibles de la CB et les Thaïs reçoivent l’ordre d’occuper la seconde ligne de défense du PA.

Tentative de reformer un PA avec la 2e et la 3e Cie.

Le DLO transmet l’ordre de rapprocher aux barbelés le tir d’arrêt nord-est du PA.

Une vague d’assaut Viet a été fauchée par les 105. La tranchée sud-est et les barbelés de la 3e Cie sont couverts de cadavres.

Un obus éclate sur le PC du DLO et détruit la radio

Réveil du 5e BPVN pour intervention sur GABRIELLE malgré bataillon déclaré inapte opérationnel 24 h pour cause de fatigue.

Au moins 6 km lors de la traversée du Pont Bailey perte en hommes par l’artillerie, rencontre avec une Cie du BEP en renfort.

Sur GABRIELLE, le capitaine NARBEY au commande de la 1re Cie est tué, le lieutenant ROUX, adjoint, est blessé. L’officier renseignement, le lieutenant SANSELME, tente des contre offensives avec une section d’intervention.

04 h 30

Le PC de GABRIELLE est touché et effondré, un obus explose dans le PC du bataillon. Le commandant DE MECQUENEM est blessé. Commotionné, il perd connaissance pendant 2 heures. Son adjoint, le commandant KHA a une jambe arrachée (il mourra aux mains du Vietminh le 27 mars). L’officier adjudant (lieutenant SANSELME) et le DLO (lieutenant COLIN) sont mis hors de combat. Les postes radio sont HS.  Comme la veille sur BÉATRICE, les défenseurs sont privés de leur chef ainsi que tous ses officiers, le sergent-chef infirmier SOLDATI est tué dans l’explosion de l’infirmerie. Tous les blessés et tous les infirmiers sont tués. Le PC du 5/7e RTA est ravagé, incapable d’assurer la liaison avec le PC GONO, tous les postes radio détruits. Le PC de secours la popote est ravagée également.

C’est le capitaine GENDRE de son PC de la 3e compagnie qui va se charger d’assurer la liaison avec le GONO. Il prend le commandement de la partie sud de GABRIELLE, soit la 2e et 3e Cie et les éléments de la Cie de commandement repliés.

Le lieutenant CLERGÉ, commandant la Cie de mortier de 120 mm du 5e REI, rejoint la 2e Cie blessé et choqué, mais avec son poste radio, remplace le DLO en assurant la liaison radio avec l’artillerie et un sous-officier d’origine espagnole assure les demandes de tirs avec un calme remarquable. Ils s’installent dans le PC de la 2e Cie vers lequel il s’était replié après la mise hors service de ses pièces. Le capitaine SUZINEAU, commandant la CCB qi reçoit une balle dans le bras tirée par un des tirailleurs juste avant d’arriver au poste de commandement de la 2e Cie. Les tirailleurs ont été prévenu du fait que l’ennemi occupait maintenant une partie de la zone nord du PA et qu’il fallait être vigilant.

À l’est le régiment 165 avance très lentement et n’a pas réussi à s’accrocher.

DE CASTRIES décide de contre attaquer à partir du CR ANNE-MARIE, avec aux ordres du lieutenant-colonel DE SEGUIN-PAZZIS.

Le capitaine GENDRE, à la 3e Cie, fait tirer l’artillerie amie sur la corne nord-est du PA. Il est informé par le GONO qu’une contre-attaque avec chars au profit de GABRIELLE va partir à l’aube. Il informe la 2e Cie de la contre-attaque.

2e Cie V/7e RTA : FOX, DECORSE, GRIVEL, BREEL, contiennent l’ennemi et repoussent avec toutes leurs armes les vagues d’assaut qui se font de plus en plus pressantes.

Les légionnaires des mortiers de 120 mm, valides, viennent renforcer la 2e Section qu’ils aiderons jusqu’à la fin.

La contre-attaque ne vient pas, le lieutenant-colonel Langlais refuse de lâcher ses paras du 8e Choc et du 1er BEP. Après de nombreuses hésitations c’est finalement le 5e BPVN arrivé la veille.

Le 5e Bawouan a été matraqué toute la nuit par les mortiers viets, il a subi des pertes sensibles, de plus les paras vietnamiens sont basés sur ÉLIANE 4, il leur faut parcourir un gros bout de chemin avant d’arriver sur les emplacement d’attaque. Ils ne connaissent pas le terrain.

La mort dans l’âme, de peur de dégarnir le réduit central, Langlais accepte d’envoyer 2 compagnies du 1er BEP (capitaine Martin et Domingo).

Le commandant Guiraud, patron du BEP exige de les accompagner.

5e Bawouan (DLO – Lieutenant LAGARDE) : deux compagnies du 1er BEP et deux pelotons de chars. Il semblerait que le but de cette contre-attaque ait été, initialement, de réoccuper Gabrielle et d’y laisser le Bawouan, mais devant le manque de mordant des parachutistes Vietnamiens qui s’arrêtent à mi-chemin, la désorganisation du CR et l’occupation en force des Viets, elle va se transformer en une simple opération de recueil des survivants de la garnison par les deux compagnies du 1er BEP.

Bilan aérien de la nuit :

  • 2 B-26 en 500 livres en TJ 948 723.
  • 2 B-26 en 500 livres – 5 km Nord Nord-Ouest.
  • 1 B-26 en 260 livres en TJ 946 738 – 7 km nord Diên Biên Phu.
  • 1 B-26 en 500 livres – 5 km sud-sud-est Diên Biên Phu.
  • 1 B-26 en 1000 livres – 6 km nord Diên Biên Phu.
  • 1 B-26 en 500 livres – 5 km nord-nord-est Diên Biên Phu.

05 h 00

Le capitaine adjudant-major CARRE, commandant en second du bataillon, s’installe au PC de la 2e Cie.

Jusqu’à 6 h 00 les assauts VM sont repoussés. L’ennemi essaie de grignoter la position, d’autant plus que les réseaux de barbelés commencent à être déchiquetés.

05 h 30

3 chars en tête BAZEILLE, MULHOUSE et DOUAUMONT, peloton BLEU avec les compagnies 3 et 4 du 1er BEP à hauteur de HUGUETTE 3.

Bawouan : Terrain d’aviation longé le long des batteries d’artillerie B5 et B6

Épuisé, pas de repas, pas de sommeil depuis 48 heures.

Lancement de la contre-attaque avec un bataillon et demi.

Suicide du colonel PIROTH, commandant de l’artillerie du GONO qui dans son abri dégoupille une grenade et se la colle sur la poitrine.

Lundi 15 mars

06 h 00

06 h 18

06 h 20

06 h 30

07 h 00

07 h 00

07 h 15

07 h 20

07 h 30

07 h 35

07 h 45

08 h 00

08 h 15

08 h 30

08 h 45

09 h 00

Matin

10 h 00

11 h 00

12 h 15

13 h 00

13 h 45

17 h 00

Lundi 15 mars

14 h 30

16 h 00

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