Dimanche 3 janvier 1954 – Fête du Têt
Première visite de l’ambassadeur Maurice DEJEAN avec le général NAVARRE en provenance de Seno et Vientiane. Rencontre avec le général COGNY et le colonel DE CASTRIES.
06 h 30
Le 8e BPC, opérationnel dans le cadre du GAP 2 avec le 1er BEP, sous les ordres du lieutenant-colonel LANGLAIS, effectue une reconnaissance des crêtes de la région Ouest-Nord-Ouest de la cuvette sur une profondeur de 5 km à partir de Diên Biên Phu et une largeur de 2 km de part et d’autre de l’axe Diên Biên Phu – Ban Bou Lech.
Mission du 1er BEP : se rendre en 402,5 – 474. Progresser dans un deuxième temps du Sud vers le Haut en fouillant les pentes montagneuse ; faire jonction avec le 8e BPC sur la piste de Ban Bou Lech. 3e Cie 1er BEP en réserve du PC groupement.
La 9e Cie du BT3 remplace sur ELIANE1 les éléments du 5e BPVN et organise définitivement la position.
07 h 00
Départ du 1er BEP dans l’ordre 2 – 1 – CCB – 4.
08 h 00
Aérotransport du 3/3e REI : Bach Mai
21 avions.
09 h 00
1er BEP : Arrivée au pied des premières pentes.
10 h 00
1er BEP : Reconnaissances des premières crêtes par la 1re Cie, les 2e et 4e en soutien.
11 h 30
V/7e RTA GABRIELLE. Par suite d’une erreur de drop et de parachutage de matériel, le caporal-chef HASSAUI, de la 3e Cie est tué par un rouleau de barbelé ainsi qu’un PIM. Les caporaux-chefs KADDOUR et BELKHEIR ainsi que le caporal KAMAISSIA de la 3e Cie sont évacués par suite des blessures occasionnées par le même parachutage + 2 soldats de la CCB. Il manque encore une Cie du 3/3e REI prévue pour le soir. Travaux d’installation sur l’ensemble du PA.
13 h 00
Le 1er BEP reconnait le talweg de Hom Lech sur 1 km. RAS.
Le lieutenant FLEUROT, affecté au BT3, descend d’un Dakota et est emmené sur ANNE-MARIE. Il prend le commandement de la 10e Cie.
Témoignage d’un sergent-chef était affecté, le 3 janvier 1954, au 3e bataillon Thaï à Diên Biên Phu sur le point d’appui ANNE-MARIE 2, situé à environ 2 km, au nord du camp retranché :
Les Thaïs, en grande majorité de jeunes recrues incorporées en octobre-novembre 1953, n’avaient reçu aucune instruction militaire ; seuls, trois à quatre Thaïs parlaient quelque peu français dans une section (une trentaine d’hommes). Notre sergent-chef, à la tête d’une section, avait comme adjoint un sergent métropolitain et trois sergents Thaïs comme chef de groupe. Aussitôt, inspection les positions de sa section, en particulier ses défenses extérieures : réseaux de barbelés denses, champs de mines anti personnelles, fûts de 200 litres de napalm, charges plates, grenades piégées, l’ensemble du dispositif étant mis en œuvre depuis son poste de combat. Les blockhaus des armes automatiques – deux mitrailleuses de 50 et trois « Reibell » de 7,5 – judicieusement positionnées, étaient fragiles et peu résistants à l’épreuve d’éventuels tirs de 105. Quelques améliorations concernant le camouflage et l’aménagement des embrasures devraient être effectuées dans les meilleurs délais. Le système de communication – boyaux, tranchées, postes de combat, postes de repos – étaient totalement à revoir. Les munitions de sécurité (sept unités de feu) étaient stockées en plein air, sans protection. Celle situation (provisoire) n’était pas imputable au bataillon ; en effet, depuis la création des points d’appui, la relève des unités était fréquente, généralement décidée en fonction des retours vers le Delta et des arrivées à Diên Biên Phu. Aussi, les travaux d’organisation du terrain avaient-ils été réalisés sans schéma directeur ni matériaux adaptés. Le mois de janvier allait être mis à profit pour réaliser une installation cohérente et solide. Ne disposant d’aucun moyen mécanique, les arbres étaient abattus au coupe-coupe et à la scie à main. Le plus pénible était le transport des billes de bois traînées par une section à travers les champs de mines, momentanément neutralisés. Malheureusement, le temps manquait pour programmer des séances d’instruction ; seuls quelques tirs et lancers de grenades furent effectués.
Le 5e BPVN quitte ANNE-MARIE Haut (ANNE-MARIE 1 à 3) et s’implante à l’Est vers le pont (provisoirement E12).
16 h 00
Liaison du 1er BEP avec le PC groupement à Bou Lech.
07 h 50 de vol le 03 pour les Criquet.
Visite du général NAVARRE avec le général COGNY et l’Ambassadeur DEJEAN.
17 h 30
Retour du GAP 2 : 1er BEP et 8e BPC (RAS).
1er BEP : 1 légionnaire sur ACM29 et 3 volontaires malades.
Renseignement : Le repli Français étant écarté, le VM ramène le gros de ses unités à distance d’artillerie.